On vous présente Symon, ingénieur météorologue, qui après un passage par nos boutiques pour compléter son équipement a pris la direction de Katmandou. Une tente Advance Pro 2 et une paire de sur-moufles COTENOR plus tard on le retrouve au Népal accompagné de 3 copains : Aurélien (ASPI), Laurent (ingénieur géologue) et Antonin (ASPI) !
Leur projet : un mois au Népal pour gravir la face nord du Cholatse et si possible ouvrir quelques nouvelles voies dans le massif du Khumbu juste en face de l’Everest.
Dans les faits, les quatre garçons arrivent début octobre à Katmandou puis enquillent directement sur Lukla. De là, ils partent avec des porteurs pour quatre à cinq jours de trek jusqu’à Dzongla à 4800 m d’altitude où ils établiront leur camp de base. Les vallées sont l’endroit idéal pour avoir une vue d’ensemble des faces environnantes. Presque 360° de faces bénéficiant de différentes expositions et autant d’alternatives si leur projet s’avérait impossible.
Première étape, une fois le camp de base établi : un rapide état des lieux à la jumelle des faces environnantes et de la météo. La météo est bonne, tellement, que la saison est très sèche, la neige et la glace se font rares. La face nord du Cholatse n’est donc pas en conditions et il faut passer au plan B : chercher de nouvelles lignes à ouvrir.
Les recherches continuent donc, ponctuées par une phase d’acclimations. Avant de se lancer dans une ascension, la cordée prend 4 jours pour réaliser une voie normale, facile jusqu’à un sommet à 6100 m d’altitude. Ils découpent cette longue arête de rochers et neige en 4 tronçons de 300m, progressent lentement et bivouaquent chaque nuit un peu plus haut pour s’habituer à l’augmentation de la pression et la raréfaction de l’oxygène !
De retour au camp de base, balades et repos au programme jusqu’à ce qu’un projet « cailloux » se dessine sur la face sud-ouest du Lobuche, en face de l’Everest. Sur ce pilier haut de 6150m, de bonnes fissures permettent de progresser et de se sécuriser tout le long. Un bivouac au milieu, et à la fin est aussi possible. Tous les voyants sont au vert. C’est parti !
Deuxième étape : le projet Lobuche. Les 4 garçons prennent la direction du pied de la voie pour bivouaquer après deux petites heures de marche d’approche. Le lendemain matin, 12h de grimpe les attendent avec au programme des passages d’escalade en rochers (et en grosse), de l’artif et du mixte.
Après une courte nuit en bivouac, sur une plateforme rocheuse aménagée, c’est reparti pour 16h d’ascension le deuxième jour. Arrivés au sommet, il fait nuit, il est 17/18h, les troupes sont très heureuses mais aussi très fatiguées et surtout congelées. Les garçons décident finalement de redescendre directement. Quatre heures de « désescalade » plus tard ils retrouvent le pied de cette voie qu’ils baptiseront le « Quatuor à corde » : 6b/A2/M4 !
De cette voie ils en repartent doublement gagnants car depuis le sommet, Symon a pu repérer de l’autre côté de la vallée, sur la face sud de l’Arakam, une ligne de glace. Quelques jours plus tard, avec Laurent, ils décident de se rendre au pied de cette ligne. Arrivés en bas ils découvrent que derrière la ligne se cache une belle goulotte ! C’est comme ça qu’ils défricheront un super couloir leur offrant 500m d’escalade soutenue, en mixte et glace, avec plusieurs longueurs de M5 bien complexes à protéger…
Après une grosse journée d’escalade, essentiellement sur glace, ils tirent de nombreux rappels avant de regagner la vallée. Ils laissent derrière eux cette voie, qu’ils nommeront « Pray for porters », conscients de leur chance de pouvoir découvrir de telles longueurs à presque 5900m d’altitude en plein Himalaya. Grade : 500m en 4sup glace et M5/M6 mixte !
De retour au camp de base vers leurs compagnons de cordée ils décident de rejoindre Katmandou par les cols de la région. Un trek de quelques jours pour visionner de nouvelles faces et de potentiels futurs projets…
Même si ces nouvelles lignes ne sont pas forcément vouées à être répétées, la satisfaction et la plus-value technique de les ouvrir les pousseront surement à revenir. Loin des alpes où presque tout a déjà été topographié.