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Vincent Colliard, aventurier de l’aire glaciaire

Explorateur des temps modernes, Vincent Colliard a toujours rêvé de glace, d’aventure et de conditions extrêmes. Ce natif du pays Basque a aujourd’hui réalisé son rêve d’adolescent en devenant un grand spécialiste des expéditions polaires. Une passion devenue un métier et même une cause à défendre à travers un projet ambitieux : traverser les vingt plus grands glaciers de la planète afin de sensibiliser sur l’effet de la pollution de l’homme dans la fonte des glaces. Rencontre avec cet ambassadeur Norrona qui sait pousser son équipement GORE-TEX dans des limites extrêmes.

Qui es-tu, Vincent ?

J’ai 34 ans et j’ai grandi sur la côte basque, entre l’océan Atlantique et les Pyrénées, un territoire qui m’a donné goût à la mer et aux montagnes. Depuis quelques années, j’ai la chance de pouvoir vivre de ma passion à travers l’exploration des pôles. Je me définis comme explorateur polaire, une activité qui m’a logiquement amené à vivre dans les pays froids, comme la Norvège où je me rends depuis une dizaine d’années.

Le goût de l’aventure m’est venu lorsque j’étais adolescent. Je lisais beaucoup de livres et de récits de grandes épopées polaires, et ça m’a donné envie de devenir aventurier. Mais un jour, il a fallu se lancer dans le grand bain pour me confronter à ce rêve ! J’avais 18 ans et suis parti seul dans le Svalbard (île norvégienne dans l’océan arctique) pour trois semaines, en plein hiver, dans l’obscurité totale, et sans aucune expérience… Je me suis dit que c’était quitte ou double. Lorsque je suis rentré, j’avais clairement mordu à l’hameçon ! Voilà comment j’en suis arrivé là.

Du rêve de gosse à ambassadeur pour National Geographic et Norrona, il y a un peu de chemin. Comment en es-tu arrivé là ?

Après cette première expérience au Svalbard, j’ai tout fait pour gagner progressivement de l’expérience, mais aussi me rapprocher des régions qui me permettraient de réaliser ces expéditions. J’ai donc fait des petits boulots, comme pêcheur en Alaska ou manutentionnaire sur des chalutiers brise-glace. Je cherchais des missions courtes dans le temps, mais suffisamment rémunératrices pour pouvoir financer mes propres expéditions. Je cherchais à me challenger, à apprendre de moi. Ces premières années m’ont permis d’apprendre beaucoup de paramètres : le froid, la glace, la météo, comment se sécher quand il fait -25°C, etc. Ces aspects-là m’ont énormément servi par la suite.

L’essence de l’aventure, c’est de n’avoir aucune assistance du début à la fin.

Comme pour beaucoup de sportifs, j’avais une idole. Mon héros à moi s’appelle Børge Ousland. C’est LE spécialiste des expéditions polaires. En 1994, c’était le premier à atteindre le pôle nord sans assistance. En 2010, après plusieurs échanges par e-mail avec lui, j’ai créé l’occasion pour le rencontrer alors qu’il donnait une conférence à Oslo. Je lui ai offert 15 kilos de poisson congelé, ramené du chalutier sur lequel et je travaillais… Et depuis, on ne s’est quasiment plus quitté !

J’avais 24 ans à cette époque-là et mes plans étaient de pouvoir avoir une place à ses côtés. Donc j’ai tout fait pour le rassurer sur mes capacités à être utile et « solide » dans un équipage avec lui. Il m’a dit « rejoins-nous en Alaska, et on ira de l’Alaska jusqu’à la Norvège » par le passage du Nord-Ouest. On a fait cette traversée en 3 semaines, grâce à des équipements plus modernes qu’à l’époque de Roald Amundsen qui avait mis un an, mais aussi avec la fonte des glaces. Dans le passage de Bellot, on s’est retrouvé face à un ours blanc, sans banquise, errant pour trouver de la nourriture. Cette situation a fait naitre le projet Ice Legacy. C’était exactement le même cas de figure que si on retirait tous les supermarchés aux humains.

A cette époque, ces défis polaires, ces aventures, étaient uniquement dédiées à satisfaire mon ego. Et là, ça a été un déclencheur. Je me suis dit que j’avais envie de faire partie d’un projet utile. Mon cheminement aux côtés de Børge a donné plus de visibilité à mes expéditions et, je l’espère, à cette cause environnementale. Quelques années plus tard, on se retrouve à skis sur un glacier avec Børge et il me propose de traverser les 20 plus grands glaciers de la planète. Ice Legacy venait de trouver son fil rouge.

Peux-tu nous expliquer ce qu’est le projet Ice Legacy ?

La mission de ce projet est d’établir un pont entre l’aventure et la communauté scientifique.

N’étant pas un grand scientifique dans l’âme, lorsque je lis des articles ou ouvrages écrits par d’éminents spécialistes, les données que je lis ne me parlent pas beaucoup, je dirais même que ça me dépasse. La vocation d’Ice Legacy est d’inspirer les gens en vulgarisant les conclusions de ces études scientifiques dans le but d’aider le plus grand nombre de personne possibles à changer leurs habitudes de consommation. Pour cela, nous traverserons à ski les vingt plus grands glaciers de la planète pour en ramener des preuves et images parlantes. Par exemple, la prochaine expédition que j’aimerais faire est de traverser le glacier Campo de Hielo Sur, en Patagonie, afin de récupérer des échantillons de glace, de les faire fondre, de filtrer cette eau et de constater que ces filtres contiennent du carbone. Cela sera une donnée parlante et inspirante pour sensibiliser. Il y a un lien étroit entre les régions polaires et notre comportement à tous. Ce projet se veut être un porte-voix. Plutôt que d’être un consommateur, devenons des contributeurs.

Le projet Ice Legacy est né en 2014 et, actuellement, nous en avons traversé 7 sur les 20.

Quel rôle joue ton équipement dans le cadre de ton activité d’explorateur polaire ?

Lorsque l’on veut explorer les régions polaires à long terme, il n’y a pas de place pour les compromis. Dans les situations vraiment extrêmes (température, vent, intempéries), la marge d’erreur permise est vraiment faible. Par exemple, si je tombe dans l’eau et que je passe à travers la glace, mon sort peut basculer en quelques minutes.

Cela fait maintenant deux ans que je collabore avec Norrona et leurs produits m’ont vraiment permis d’apprécier davantage mes expéditions. Avoir des vêtements qui sont parfaitement adaptés aux situations extrêmes, notamment grâce à la technologie GORE-TEX dont sont dotées toutes mes « couches extérieures » me permet de profiter complétement du moment présent. Lorsque tu te retrouves dans la tempête et que tu te sens à l’aise grâce à ton équipement, c’est vraiment grisant. J’ai eu des expériences qui m’ont fait vivre des situations extrêmes, je n’ai pas envie de revivre ces moments. L’équipement est un élément essentiel, voire de survie.

Le froid c’est une question de perception. Aujourd’hui, je me suis rendu compte que l’on pouvait être très à l’aise dans des situations inconfortables.

Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce genre d’aventure polaire, qu’est-ce que ce serait ?

Je lui dirais de ne pas se lancer trop vite dans la gueule du loup et de ne pas vouloir se donner des défis trop extrêmes au début. On n’a pas forcément besoin de partir trop loin pour vivre des aventures qui nous font réellement sortir de notre zone de confort. Chaque expérience doit permettre de valider l’évolution et l’adaptation aux conditions qui pourront ainsi devenir de plus en plus ambitieuses. La planification d’un projet est une étape essentielle, 50% de la réussite d’une expédition dépend de sa préparation. On comprend donc que l’échec d’une expédition peut être dû à une erreur commise en amont, chez soi !

Devenir « aventurier » nécessite d’être honnête avec soi-même afin de garder de la lucidité quant à ses compétences et son expérience. L’ego doit clairement être mis de côté.

Découvrez les produits portés par Vincent en boutique et sur notre site internet.

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