Après la plongée au lac Marlet en Mars, Odysseus 3.1 revient avec une opération au lac Sassolo.
Cette opération était découpée en 2 étapes :
– deux reconnaissances 10 jours avant afin de pouvoir établir les différents repérages nécessaires (choix du lieu du campement, durée des trajets, accessibilité du lac, matériel nécessaire, conditions physiques à valider, etc…)
– l’expédition sur six jours
L’objectif était triple :
– réaliser une plongée sous-plafond “extrême” (cet endroit est régulièrement classé parmi les huit plongées les plus dangereuses au monde)
– explorer un lac réputé pour l’extraordinaire beauté de ses eaux dues aux développements glaciaires sous la surface
– réaliser des prélèvements d’eau et de sédiments pour l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) et l’Université de Genève (UNIGE)
Les données :
Localisation : Lac Sassolo – Alpes – Suisse
Altitude : 2 074 m
Profondeur : 34 m
Épaisseur de glace : 3 m
Chef d’expédition : David LEBRUN
Explorateurs : Pierre PASSOT, Lionel RARD, Franck LEBRUN, Anthony FORVEILLE, Yoann COTRON, Wilfried BLOIS, Perrine AUFRERE, Hélène MICHEL, Franck POTHÉ et Daniel KALL.
Réalisation : Franck Lebrun
Cadrage : Franck Lebrun, Yoann Cotron
Photos : Franck Lebrun
La présence de Pierre PASSOT est à relever ; en dehors de son palmarès, il convient de rappeler qu’il a par le passé effectué plusieurs missions au cœur du Sptizberg (Ile proche du Groenland) où il a plongé dans des conditions extrêmes.
Retour sur l’expédition avec Lionel Rard :
« L’expédition a duré près de 6 jours. Les conditions météorologiques n’étaient pas bonnes, très changeantes : pluie, grêle, brouillard, vent… Tous les ingrédients ! La dernière journée, le campement a d’ailleurs été balayé par les rafales de ventes tandis que le sol s’imbibait d’eau.
Notre camp de base était installé sur un terrain prêté par berger, à près de 2000 mètres d’altitude. Chaque jour, nous devions nous rendre sur le lac (1h30/2heures de randonnée). Nous devions traverser notamment sur la fin du parcours des couloirs avalancheux. Nous étions bien sûr tous équipés de DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanche).
Enfin, sur le lac, nous avions établi le camp 2 (stockage du matériel, pharmacie, etc..) à près de 2100 mètres d’altitude. Nous avons cette fois-ci percé près de 3 mètres de glace, contre 1m80 lors de notre dernière expédition au Lac Merlet. Toujours avec la même méthode afin de ne pas risquer de perturber le milieu que nous devions observer (des pics que nous avions fabriqués, des pelles percées pour laisser passer l’eau et non la glace…).
Dans le cadre de la partie scientifique de cette mission, nous devions réaliser des prélèvements :
– d’eau pour l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) : analyse chimique, zooplancton et phytoplancton
– d’eau et de sédiments pour l’UNIGE (Université de Genève) : recherche de particules de microplastiques
Ces analyses sont en cours. Nous aurons pour l’INRA les résultats dans l’été. Pour l’UNIGE, le rapport est en cours de rédaction et nous sera adressé dans quelques jours. Puis publié dans différentes revues scientifiques. Nous craignons tous la présence de plastique. D’un autre côté, cette découverte devrait avoir un impact média fort pour la suite…. Nous travaillons maintenant à l’élaboration d’un protocole de partenariat avec l’Université de Genève. Selon les résultats, nous serons amenés à effectuer des prélèvements complémentaires et nous retournerons à Sassolo en mode « commando » (à 2 ou 3 maximum). »
A suivre…